SBTRKT – SBTRKT

Prononcez « Seubtract »! Et traduisez « Soustraire » en français.

C’est le premier album du prodige électro venu de Grand Bretagne, Aaron Jerome. On ne sait pas grand-chose de ce musicien discret qui avance masqué sur scène, revêtant un masque tribal lors de ses concerts, celui-là même que vous retrouvez sur la pochette de votre vinyle. En revanche, on a déjà pu entendre ses remixes de chansons d’artistes tels que M.I.A., Radiohead , Basement Jaxx , Mark Ronson et d’autres. Des remixes parfois non autorisés qui lui ont permis de se faire remarquer et de signer ce premier album.

Aujourd’hui il compose ses titres seul avec la collaboration d’un certain Sampha, la voix qui anime et réchauffe régulièrement l’album comme dans le sublime titre « Hold On ».

Aaron est désormais considéré comme le petit dernier d’une série de producteurs électroniques talentueux explorant les frontières du dubstep, ce genre de musique électronique née au Sud de Londres, jouant sur un rythme syncopé et une ligne de percussions accompagnée de basses.

Personne n’a d’ailleurs pu échapper sur les ondes à la bombe de douceur dubstep qu’est le titre « Wildfire » en featuring avec la chanteuse Little Dragon ! L’électro ne vous a jamais aussi bien caressé les oreilles, même les plus réfractaires à ce style musical.

Ce premier opus éponyme est clairement une machine à danser, plus ou moins vite, au son d’ambiances très différentes d’un titre à l’autre.

A la lecture de ses rares interviews, on comprend mieux pourquoi leur premier album s’appelle ainsi. Pourquoi « soustraire » plutôt qu’additionner ? Selon les propres mots d’Aaron, « se soustraire » à son projet musical est un moyen de mettre en valeur sa musique et non sa personnalité.

Une humilité nouvelle et revendiquée chez les jeunes artistes britanniques on dirait.

Rappelez-vous les deux jeunes anglais du groupe Jungle (cf box du Vinyle Club du mois d’avril) qui, eux aussi, ont tout essayé pour conserver l’anonymat. En vain !