Quelque Part Records, disquaire du mois de novembre

À lire en écoutant la sélection des coups de cœur de Quelque Part Records, sur notre chaîne Youtube !

LVC : Ouvrir Quelque Part Records a toujours été un rêve pour vous ? Dans une industrie où le futur est incertain, pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir un disquaire ?

Quelque Part Records : Non, ouvrir un disquaire n’est pas un rêve. Le quotidien d’un disquaire est loin d’être « une vie de rêve ». J’ai ouvert un disquaire parce que j’en avais marre de bosser dans l’éducation nationale. Quand on a tenu 20 ans dans l’éducation nationale, on est prêt à affronter le futur incertain du disquaire… Le déclic, en ce qui me concerne, a été l’arrivée d’un disquaire Lillois « Minor Place » , qui n’existe malheureusement plus, où j’ai retrouvé du temps de son existence, l’envie de chercher, de découvrir, l’esprit de la « boucherie moderne » (Danceteria)… Quand il était sur le point de fermer, je lui ai proposé une association, qu’il n’a pas acceptée. Je me suis alors lancé seul.

LVC : Quelle est la philosophie derrière Quelque Part Records ? Quelle serait LA référence introuvable que vous rêveriez faire entrer chez vous ?

Quelque Part Records : Je suis plutôt accès sur le neuf. Je fonctionne beaucoup par label. J’aime mettre en avant certains labels comme Fuzz club, El Paraiso, Constellation, Kranky, Now again, Souljazz, Daptone, Strut…
Je ne cherche pas de disque en particulier, quand je rentre chez un disquaire, je ne sais jamais vraiment ce qui va m’intéresser, je peux me laisser séduire par une pochette drôle ou mystérieuse, ou un label (très souvent). Je ne suis pas à la recherche d’un collector. Je ne suis ni fétichiste, ni spéculateur.

LVC : Quel album est votre meilleure vente depuis votre création ?

Quelque Part Records : L’Objet – Toucan.

LVC : Quelle influence a le Disquaire Day sur votre activité ? Votre coup de cœur parmi les sorties exclusives pour cet événement ?

Quelque Part Records : C’est une journée très importante. Ma première année a été en ce sens très impactée car le CALIF n’a pas pris en compte ma commande, ce qui fait que je me suis retrouvé avec une vingtaine de référence que nous sommes allés chercher en urgence chez des collègues à Gand ou à Paris…

Financièrement, ça a été très compliqué car nous avions 1 mois d’existence et comptions sur cette journée pour asseoir notre activité. Il a fallu faire autrement .
Au delà de cette anecdote, c’est surtout le fait que les gens prennent le temps de sortir voir des disquaires « pour de vrai », cette démarche est primordiale. On aimerait que ce soit comme ça toutes les semaines !!!
Mon coup de cœur l’an passé a été une ressortie de Blind Mr. Jones – Stereo Musicale Retrospective

LVC : Comment arrivez-vous à suivre face aux prix pratiqués par les grandes enseignes ? Quelle est la clientèle du Quelque Part Records ?

Quelque Part Records : Pousser la porte d’un disquaire indépendant est une démarche militante. C’est comme acheter une baguette chez son boulanger ou ses fruits chez son primeur, plutôt que d’aller chez Auchan. Si les prix pratiqués par les grandes enseignes peuvent paraître plus attractifs à la sortie, il ne le sont plus quelque mois après, il n’est pas rare que les disques soient moins chers chez les indépendants.
Après, il reste internet … là, c’est autre chose …
Les clients réguliers ont entre 20 et 60 ans.

LVC : Comment les choses ont-elles évoluées depuis que vous avez ouvert Quelque Part Records ? Vos objectifs pour l’année 2017 ?

Quelque Part Records : Lentement. Il faut être patient, très patient. J’ai augmenté le nombre de références et tenté de diversifier en proposant des classiques du rock, que je ne proposais pas auparavant, étoffé les rayons afro world. Je vends un peu plus de disques d’occasion, mais c’est extrêmement contraignant pour moi tout seul.
Objectif : Rester vivant . rester vivant, AH AH AH AH rester vivant… ant… ant… ant

LVC : Si vous deviez faire votre propre sélection pour la box Vinyle Club : votre perle du 20e siècle et votre pépite du 21e ?

Quelque Part Records : La perle, 1996, serait Low – The Curtain Hits The Cast et la pépite du 21e siècle, 2000, Mendelson – Quelque Part
Attention, cette sélection ne sera pas livrée avec des antidépresseurs.