Description
5 allumettes et un fond noir… Énigmatique pochette, pour un projet mystérieux arrivé au printemps 2019 sur les plateformes de téléchargements. 5 (Prononcer à l’anglaise svp) risque bien de surprendre et de nous embarquer loin, ce qui va faire du bien à nos oreilles en ces temps de confinement…
Mais qui peut bien se cacher derrière cette pépite ? Peu d’infos sur les réseaux sociaux, encore moins sur Internet, le mystère entoure le projet et en cette époque ou la visibilité des artistes est devenue une stratégie marketing pour les labels et les maisons de disques, ça peut paraître assez agréable de laisser planer un mystère autour d’un projet. Après moult et complexes investigations, les détectives du Vinyle Club ont quand même réussi à éclairer un peu le chemin qui mène à Sault.
Sault est une entité musicale composé d’un producteur de talent Dean Josiah Cover, (qui avait déjà collaboré avec Michael Kiwanuka ou Little Simz), et de 2 chanteuses Kid Sister (également connue sous le nom de Melissa Young) et Cleo Sol. Un trio londonien très inspiré qui puise ses sources entre groove, indie, low fi, et même peutêtre trip-hop par les voix des deux chanteuses. Voilà pour le décor.
Maintenant place à la musique : l’album s’ouvre avec « Up all night », morceau tout en ligne de basse qui laisse progressivement place à des tempos chaloupés, histoire de rentrer dans l’ambiance… Comme un petit before avant de commencer les festivités…
« Don’t Waste my Time » annonce la couleur, pas de temps à perdre, on avance sur le dance floor, puis le très aérien « Why Why Why Why Why » offre la part belle aux voix vibrantes de Kid Sister et Cleo Soul… Par moment on aurait presque pu voir ce morceau dans un album de Solange Knowles…
« Let Me Go » revient aux bases groovy soul des clubs londoniens des années 90 et « Think About It » se teinte carrément de vintage avec un arrangement sonore très voilé comme un vieux vinyle poussiéreux. « We are The Sun », morceau cheesy à souhait, est chaud comme une plage en été, et l’album se referme sur « Babe », un morceau beaucoup plus low-fi, comme une parenthèse qui ne se refermerait jamais…
Et effectivement la parenthèse ne s’est pas tout a fait refermé puisque quelques mois après la sortie de 5 , à l’automne dernier est sorti le deuxième opus, 7 (avec 2 allumettes de plus sur une pochette toujours aussi noire). Des pochettes similaires qui pourraient donc etre la marque d’un projet double… hypothèse à explorer dans les mystères de la planète Sault…
Un 5 à 7 donc que nous a offert l’année dernière ce nouveau groupe londonien dont on n’a pas fini d’entendre parler. Et surtout d’écouter…
Marie-Laure Sitbon