Description
“Nandakke”, (prononcé “nan daké”) est une expression japonaise qu’on utilise lorsqu’on n’arrive pas à trouver un mot pour dire quelque chose. Et si l’on était japanese fluent, c’est clairement l’expression qu’on pourrait utiliser à la première écoute de l’album pour en définir la couleur musicale.
“Nandakke”, une expression qu’Aili Maruyama utilise elle-même quand elle cherche ses mots lorsqu’elle parle à son père qui vit au Japon, pays qu’elle a quitté à l’âge de 7 ans et dont elle ne maîtrise pas toutes les aspérités. Son histoire se situe donc entre le pays du soleil levant et Gand, en Belgique, où elle s’est installée et où elle a rencontré il y a quelques années Orson Wouters, son acolyte à la ville comme à la scène, lors d’une soirée.
Ensemble ils se découvrent très vite une passion commune pour l’exploration musicale. De leur collaboration est né leur premier EP Dansu en 2021, sorti sur Eskimo Recordings, le label avec lequel Orson avait déjà travaillé sous le nom de Transistorcake. Dansu a connu son petit succès et le duo s’est imposé sur la scène indé de Gand et plus globalement dans toute la Belgique.
Nandakke?? est donc leur premier album, fruit d’une création intense et festive : Aili aux textes, dans sa langue natale et Orson à la prod, avec les 20 synthés de son studio.
On y découvre 10 morceaux très électro-pop, aux lignes de basse poussées et aux arrangements pop, qui entrainent vite vers une fantaisie presque enfantine, à l’image de la pochette acidulée de l’album qui évoque autant les couleurs d’un bar karaoké tokyoïte qu’un jeu vidéo.
Dès le premier morceau au titre éponyme, qui nous fait penser à un autre duo gantois, Charlotte Adigéry & Boris Pupul, on comprend vite que l’heure est à la fantaisie, à la légèreté, à la fête. On reconnaitra également dans « BabyChan », deuxième morceau de l’album, une réinterprétation originale du morceau « Baby » de l’icône pop américaine Justin Bieber, revisité à la sauce Aili.
Des expérimentations ludiques, un kaléidoscope sonore survitaminé qu’on retrouve tout au long de l’album qui nous offre cette fantaisie dont on a bien besoin pour aborder l’été.
Marie-Laure Sitbon
L’ANECDOTE
Aili, belge d’adoption, rend un bel hommage à ses racines nippones sur tout l’album, et notamment sur Takoyaki, où l’on entend une voix masculine énumérant une liste en japonais. Il s’agit de son papa qui lui explique sa recette du Takoyaki, plat ultra populaire au Japon. Littéralement “poulpe battu”, il s’agit en réalité de boulettes cuisinées au poulpe, et c’est aussi un clin d’œil humoristique d’Aili aux membres de sa famille, dontelle compare les orteils à des takoyakis… Une ode à la fantaisie quotidienne cet album on vous dit !