Description
Si le Vinyle Club vous propose régulièrement de démarrer ou de compléter votre collection de disques “d’incontournables” comme on les appelle, qu’ils soient récents ou sortis au siècle dernier, il n’hésite pas non plus à vous proposer des projets plus underground, souvent passés sous les radars des médias ou du public.
C’est le cas de cet album de Sebastian Kamae, dont l’univers pourrait en séduire plus d’un.e !
Le jeune producteur Pim Sebastiaan de Jong (de son vrai nom) de 24 ans, né à Kloetinge aux Pays-Bas, a commencé la musique dès son plus jeune âge. C’est arrivé au lycée que sa pratique du piano et son goût des machines commencent à voir le jour. Ses ambitions sont confirmées par ses études musicales qui passent par l’Artez Music Academy et son Bachelor en arts qui lui permettent d’acquérir les compétences nécessaires pour devenir un producteur digne de ce nom ! C’est d’ailleurs lors de sa dernière année universitaire, à l’automne 2017, qu’il va séjourner à Chicago, travailler aux studios SoundScape, et développer son réseau de chanteurs et MC locaux : Kweku Collins, Femdot, Khary, Ajani Jones, Jack Red, Qari, Melo Makes Music entre autres.
Riche de cette expérience, il rentre aux Pays Bas, des idées plein la tête, s’entoure de compatriotes avec lesquels il complète les collaborations déjà enregistrées et sort son premier album en digital en juin 2018, intitulé Waves, qu’il enchaîne rapidement avec un premier EP instrumental Wired.
Très rapidement lui vient l’idée d’un deuxième album et pour cela il retourne trouver l’inspiration à Chicago. Étant resté en contact avec les artistes du précédent opus devenus des proches, il travaille également avec de nouveaux artistes qui posent avec dextérité sur ses productions malicieuses et poétiques. Enjoy The Ride sort donc dans un premier temps en digital chez Cloud Nine Music, label hollandais, en novembre 2019, puis connaît un an plus tard une sortie vinyle avec tirage extrêmement limité (100 exemplaires) par l’intermédiaire de Diggers Factory. Le format se prête d’autant plus à cette sortie qu’il met en valeur l’artwork de la pochette proposée par Pepijn de Jonge & Rick van der Klooster. Le Vinyle Club a donc la bonne idée de vous proposer cette réédition, qui j’en suis sûr trouvera une place de choix dans votre discothèque et sur votre platine.
Si l’univers du hollandais lui est propre, on entend très clairement qu’il a digéré doucement les inspirations de ses contemporains. On pense à Jay Dee ou à Kendrick Lamar sur des morceaux hip-hop qui révèlent des ambiances électroniques lo-fi et éthérées avec un soupçon de jazz, comme sur « Wavynis » ou « Semi-Pro », morceau dans lequel le flow élastique de Ajani Jones (un MC à suivre de près !) fait des merveilles. C’est également le cas sur « Sungazin » (feat. Roosevelt the Titan), « Belly » (feat. Femdot) ou encore « Black Star » (feat. Khary et Khing Camen).
Sa capacité mélodique lui permet aussi de mettre en avant des compositions aux accents pop plus prononcés, comme sur le tubesque « Mine » porté par la voix de Red Sky ou le plus R&B « Daydream & nightmares »et son piano mélancolique chanté par Mélo Makes Music.
Enfin, pour compléter le tout, Sebastian propose des instrumentaux downtempo dont les sonorités appellent au rêve ou à l’introspection et se suffisent à elles- mêmes. Citons « Playground », « Homegrown » ou « Etna ».
Le prolifique artiste a multiplié les projets depuis la sortie de cet album et a sorti en 2020 deux EP instrumentaux en compagnie de Aylior, Wondelpark et Zero, sans compter les nombreux singles que l’on retrouve sur son compte Soundcloud ou Bandcamp.
Vous l’avez compris Sebastian Kamae a plus d’un tour dans son sac, et ne risque pas de s’arrêter en si bon chemin ! On peut espérer pour lui un bel avenir et, qu’il explose ou pas, vous pourrez dire que vous l’avez découvert grâce au Vinyle Club !
Non, non, vraiment… de rien ! 🙂
Arnaud Brailly