Description
Ce mois-ci, le Vinyle Club nous propose une douceur lactée qui va convoquer nos hanches sur le dancefloor de nos prochaines soirées. Pas besoin d’aller chercher à New York, Atlanta ou Detroit pour s’ambiancer, on parle cette fois d’un album made in France, la musique funk de John Milk, tout droit venu du downtown lyonnais. Le garçon a déjà écumé les scènes soul et funk avec son premier album Treat Me Right, et revient avec Paris Show Some Love, toujours chez Underdog Records.
Avec cet album, John Milk nous embarque dans une exploration aux frontières du funk et de la soul. A travers des arrangements soignés et complexes, il ouvre une brèche spatio temporelle entre les seventies et aujourd’hui en y alliant des sonorités hip hop et électro.
Chaleur mécanique naturelle… C’est la promesse que tient John Milk. A la manière d’un artisan, il a fabriqué son oeuvre avec des outils qu’il maîtrise et sublime. Grâce à des enregistreurs analogiques et des synthétiseurs Moog à l’ancienne il fait revivre la tradition hot du disco funk de Kool & The Gang et Funkadelic. Les machines sont aussi de la partie: boite à rythme, sampler, le lyonnais s’amuse grâce à sa connaissance du beatmaking. Le tout avec spontanéité et simplicité, le mélange est réussi et le groove est là.
Avec Paris Show Some Love John Milk est à la quête de l’authenticité que véhiculent ses plus grandes influences. Dans sa voix on retrouve les couleurs suaves d’un Mayer Hawthorne ou d’un D’Angelo sur le très smooth It Doesn’t Matter, mais aussi la puissance des punchlines du hip hop old school des années 90 à la Nas. Il ne nous sert pas là un album revival réchauffé comme beaucoup l’ont fait ces dernières années au contraire il expérimente, il tente et il s’affirme par son style unique.
Ses tracks transpirent la passion pour le funk et son amour pour ses aînés mais on sent bien à travers ses textes que ce qui donne sens à sa musique c’est l’affirmation de sa singularité et un regard porté vers l’avenir.
Cet album est né d’un choc brutal et terrifiant : les attentats du 13 novembre. John Milk rend hommage aux victimes, mais à travers sa musique il offre surtout sa réponse, sa solution pour que de telles atrocités ne se reproduisent pas, “Got to create that’s what we are meant to be”. Créer, être soi-même et partager. Un discours positif qui est le parfait écho à la musique funk enjouée et fédératrice qu’il nous sert sur ce disque.
Parce que ce n’est pas qu’à travers ses compositions musicales que l’esprit du funk existe. Cet album porte un message positif qui, dès la première écoute, fait ressortir nos meilleures vibes. John Milk nous offre un concentré de générosité, d’énergie et de quête de soi nécessaire. Ces titres sont des odes à l’amour, aux femmes, à l’affirmation de soi. Il n’hésite d’ailleurs pas à emprunter le lyrisme et le génie de Monsieur Bob Marley pour appuyer son propos dans une reprise géniale du mythique “Stir It Up”. John Milk nous aide à repousser les lignes de la création, à réfléchir sur notre capacité à s’affirmer, à trouver notre voie. La musique est pour l’artiste le reflet de son engagement, il nous livre un album conscient et rafraîchissant, où tout l’enjeu réside dans cette barre de Notorious B.I.G sur Juicy “Damn right I like the life I live, ‘Cause I went from negative to positive”.
Et, mince, que c’est bon de laisser nos corps et nos pensées se lâcher sur cette soul engagée et funky. N’est-ce pas ça finalement la musique ?