Description
Si la période sanitaire actuelle et les confinements mis en place ont largement fragilisé le secteur musical et le spectacle vivant, ils ont aussi permis à certains artistes de trouver une source de créativité et l’occasion de se réinventer !
C’est le cas de Josh Lloyd Watson, alias J Lloyd, — moitié avec Tom McFarland du talentueux duo anglais Jungle — qui est arrivé à l’été dernier avec ce projet : Kosmos. L’exercice est, avouons-le, un peu à l’opposé du groove moderne et orchestré proposé sur les deux premiers albums de Jungle : l’opus éponyme sorti en 2014 et For ever, le petit dernier de 2018. Idem pour leur tournée mondiale sophistiquée et sold out saluée par la critique l’an dernier.
La forte activité du groupe durant ces deux dernières années a donc largement contrasté avec l’arrêt brutal de toute émulation collective réelle au printemps dernier… Tout comme une grande partie de la population européenne, c’est donc confiné au beau milieu de ce contexte si particulier que J Lloyd a eu l’idée de créer une mixtape au début du mois d’avril.
Au départ, son idée était d’élaborer une production personnelle, de se créer une bulle de liberté et de se lancer un challenge personnel dans un environnement verrouillé ! Il décide en 72h seulement de créer une mixtape de façon brute à la manière d’une démo où chaque titre, ne dépassant pas les 2 minutes 30, va inspirer et s’enchaîner naturellement avec le suivant. Son processus de création est si spontané qu’il avoue lui-même avoir gardé tous les titres élaborés, même ceux qui lui plaisaient moins, en acceptant parfaitement l’idée de l’imperfection de son œuvre.
En 25 titres et 40 minutes, J Lloyd nous transporte dans son univers minimaliste et éthéré, électronique et groovy, avec des ambiances qui peuvent parfois évoquer Tame Impala, Washed Out ou un Prince sans fioriture. Quelques morceaux se dégagent même de l’ensemble, dont on pourrait imaginer une version plus longue avec de très bonnes pop songs : « Trouble » avec ses jeux de guitares mélodiques et ses voix envoûtantes, « I’ve been dreaming of » avec son piano désaccordé et sa douce mélancolie qui n’a d’ailleurs rien à envier à sa suite, « From mother Earth », le synthé vintage et le spoken word de « Life is on the lawn » ou encore le dansant et addictif « Feelin’ good » assez proche des productions de Jungle justement.
Le nom de la mixtape lui est apparu comme une évidence en tombant sur l’image d’un vieux livre sur le cosmos alors qu’il consultait Pinterest. Et quand on écoute ce dernier et ses univers planants, ça l’est également pour nous !
En attendant le troisième album de Jungle, voilà en tout cas un délicieux amuse-bouche, qui édité en digital sur toutes les plateformes connus en juillet dernier, sort à l’automne en version vinyle limitée, et distribuée en France exclusivement par le Vinyle Club, bande de petits veinards !
Arnaud Brailly