Description
Il s’en est fallu de peu pour que Mac Miller fasse partie du célèbre club des 27 (rapport, vous savez, à ces artistes célèbres morts à l’âge de 27 ans… Jimi Hendrix, Janis Joplin, Kurt Kobain, Amy Winehouse etc.). Mais c’est bien à l’âge de 26 ans et quelques mois que Malcom James McCormick, de son nom de baptême, décède d’une overdose suite à un mélange fatal d’alcool, de cocaïne et fentanyl, alors que son dernier album Swimming venait tout juste de sortir ! Considéré comme un des MC les plus talentueux de sa génération, il laisse derrière lui une discographie prolifique en moins de 10 ans de carrière.
Véritable autodidacte issu de la classe moyenne de la ville de Pittsburgh, c’est au lycée qu’il se lance dans le hip-hop, écrivant ses propres textes et en apprenant seul la guitare, le piano, la batterie et la contrebasse ! En 2007 il expérimente sa première mixtape sous le nom de EZ Mac, puis une seconde en duo sous le nom de The III Spoke.
Mais c’est en 2010 avec la signature sur le label indépendant Rostrum qu’il sort sa mixtape K.I.D.S qui lui permet d’entamer une tournée dans la foulée. Enchaînant les projets, il se lance dans l’écriture de son véritable premier album intitulé Blue Slide Park qui sort à l’automne 2011. Lancé par des singles comme « Frick Park Market » ou « Party on Fifth Ave. » l’album atteint rapidement le haut des charts pop et hip- hop. Même s’il trouve son public, la critique lui reproche malgré tout son manque de maturité.
Toujours extrêmement prolifique, il sort quelques mois plus tard un nouveau projet : Macadelic. Bien qu’il ait été travaillé comme
un véritable deuxième album, il est proposé gratuitement sur les plateformes à l’époque et il est considéré comme une de ses nombreuses mixtapes. Deux des singles ont même droit à un clip : le tubesque « Loud », locomotive de l’album, ainsi que « Thoughts From A Balcony ». Avec son introduction portée par une voix féminine française hypnotique, semblant sortir d’un rêve, et la guitare électrique psychédélique du premier titre « Desperado », Mac paraît dès le départ montrer que le game a changé. Et c’est bien un album au ton plus grave, abordant des thèmes tels que l’amour, la sexualité, la drogue, les travers de la société… qu’il veut mettre en avant. Quasi autobiograhique, les textes sont d’après lui basés sur des histoires vraies. C’est clair, il veut marquer une rupture avec le beaucoup plus léger Blue Slide Park !
Musicalement, il navigue dans un “cloud rap” (genre musical inspiré par le hip-hop du sud, parfois trap mais avec des productions lo-fi, mélancoliques voir hypnotiques) efficace et mature, notamment grâce aux producteurs qui avaient déjà participé au succès de son précédent opus : ID Labs, Ritz Reynolds, ou Clams Casino. Et si Millait démontre à lui tout seul Miller la maîtrise de son flow, il sait aussi choisir des featurings de luxe avec des poids lourds de l’époque : Kendrick Lamar pour « Fight the Feeling », Lil’ Wayne pour « The Question », Joey Bada$$ pour « America » ou encore Juicy J de Three 6 Mafia qui brille sur « Lucky Ass Bitch ». Le casting, assez impressionnant il faut dire, démontrait déjà que le jeune blanc bec, loin d’être un arriviste à tendance opportuniste, était déjà accepté dans le clan très fermé des MC qui comptent !
C’est donc une sorte de changement dans la continuité que propose ici Mac Milly (un de ses surnoms). Macadelic sort juste avant son deuxième LP officiel Watching Movies with the Sound Off mais il ne rs’agit pour autant pas d’un amuse-bouche pour faire patienter les fans. C’est un véritable témoignage de son évolution créatrice qui prendra toute sa dimension sur les albums suivants.
Arnaud Brailly