Description
Déjà 10 ans pour cet album culte. Déjà 10 ans et c’est comme si c’était hier. The English Riviera est un album que l’on « saigne » comme disent les plus jeunes. Aucune lassitude d’écoute, de l’orfèvrerie pop comme on écoute rarement. Chanceux est celui ou celle qui n’a jamais écouté ce chef d’œuvre, et qui va grâce au Vinyle Club découvrir la subtilité envoutante de chacun des morceaux…
Pourtant en ce début de printemps 2011, rien ne laissait présager une si jolie déflagration dans l’electro-pop britannique. Metronomy était encore un groupe « indé » reconnu par la critique et un public un peu initié.
Personne donc ne s’attendait à la vague de cette English Riviera, un doux tsunami de synth pop, aux rythmes entêtants, aux mélodies d’une efficacité redoutable, le tout recouvert par la voix affutée d’un Joseph Mount au sommet de son art. Car a l’origine, Metronomy c’est d’abord une entité formée par Joseph Mount, à la fin des années 90 dans le sud de l’Angleterre, au sud du comté de Devon d’où Joseph est originaire, où il fait bon vivre et qui bénéficie d’un microclimat. The English Riviera donc, tout part de là…
Joseph est un mélomane touche à tout, curieux de toutes les influences, ouvert à toutes les audaces. A l’adolescence son père lui offre non pas une guitare mais un ordinateur et pour ce jeune geek, futur DJ, ce sera l’ouverture vers le champ des possibles. Joseph s’installe à Brighton au début des années 2000, cette ville du sud Sussex, où se retrouvent beaucoup d’artistes et de musiciens en tout genre. Il y rencontre les premiers membres de Metronomy, Oscar Cash et Gabriel Stebbing.
Metronomy est né, ensemble ils vont collaborer à des projets avec Gorillaz, Roots Manuva ou encore Sophie Ellis Bextor.
Ils vont commencer à se faire connaitre de la scène indé notamment avec leurs remix de morceaux électro jusqu’au très remarqué Nights Out sorti en 2008, et des singles comme Heartbreaker qui vont commencer à faire connaitre Metronomy sur une scène plus mainstream. Gabriel Stebbing voulant se consacrer à des projets perso, Joseph fait appel au début 2010 à d’autres musiciens, comme la batteuse Anna Prior ou le bassiste et producteur Olugbenga Adelekan.
Une femme batteuse, tout de suite, ça rend le groupe beaucoup plus visible, souvenez-vous Moe Tucker du Velvet ou encore Meg White des White Stripes…
En ce début de printemps 2011 donc lorsque sort l’album, avec cette pochette graphique très estivale mais qui reste énigmatique, on se demande ce qu’on a en main. 1er morceau, 37 secondes, des mouettes des vagues et des violons, comme pour nous emmener dans ce voyage, vers The English Riviera …et dans un enchainement d’une finesse magistrale, les basses de We broke free qui déboulent. La douceur vocale de Joseph, les basses minimalistes, les claviers et les arrangements tout en crescendo, dès le 2ème morceau on se dit que l’on a affaire à un très grand album.
Ce grand tout harmonieux qui se confirme avec le trio de singles Everything goes my way/The look et enfin le plus sombre She wants. Le temps à l’auditeur de respirer avec l’aérien Trouble, comme pour préparer à l’arrivée dans la baie. The Bay, morceau désormais classique, qui nous prend dès les premières lignes de basse. Avec le recul on peut se permettre d’enfin dire que c’est l’un des morceaux les plus marquants des années 2010, vous savez ces morceaux qui nous rappellent forcément nos meilleurs souvenirs, de fêtes, de voyages, de moments de joies. L’entêtant Loving Arn enfonce le clou suivi du plus rock Corine (qui serait une métaphore à la consommation de cocaïne, Joseph n’a jamais confirmé mais reste toujours autant malicieux lorsqu’on évoque le sujet). Le final Love underlined, ode electro amoureuse clôt l’aventure sur The English Riviera avec la furieuse envie d’y retourner le plus vite possible. Raison pour laquelle on ne peut écouter qu’une seule fois ce chef d’œuvre, on y revient forcément, même des années après, presque de façon monomaniaque. The English Riviera rend hommage à un endroit de villégiature un peu idyllique ou l’on prend toujours plaisir à revenir.
L’album rend les mêmes sensations. 10 ans plus tard, après de multiples écoutes pour certains, on s’y replonge toujours avec une pure délectation…
Marie Laure Sitbon