Let Me Be Gone

SLOW JOE & THE GINGER ACCIDENT

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Description

En décembre 2009, alors qu’il n’a jamais chanté que pour lui seul, Slow Joe quitte son Inde natale pour donner le premier concert de sa vie aux Transmusicales de Rennes.
S’achève alors un demi-siècle d’errance entre Bombay, Goa et Dehli, à chanter l’amour perdu, les rêveries sombres, l’incapacité à s’inscrire dans la société humaine.
Cinquante années de poésie pure, soufflée dans un chant discontinu chargé de blues et de spiritualité indienne, ou consignée dans des centaines de carnets noircis jour après jour. Cinquante années qui ont forgé, au feu des drogues, de la solitude et de la rue, un timbre de voix profond et vibrant.

En 2007, le destin ou le karma comme il le disait lui-même, met sur sa lente et hasardeuse route Cédric de la Chapelle, musicien français en voyage dans la région de Goa.

La suite tient du roman : Cédric de la Chapelle rentre en France avec des heures d’enregistrement de chant a cappella. Depuis son home studio lyonnais, il arrange les chansons de Slow Joe et enregistre les premières maquettes.
L’histoire aurait pu, aurait dû s’arrêter là. Le karma s’en mêle à nouveau, et les maquettes arrivent en 2009 aux oreilles de Jean-Louis Brossard, directeur des Transmusicales de Rennes, et défricheur de talent hors pair. Il n’a pas une seconde d’hésitation : il veut Slow Joe à l’affiche de son festival.

Cédric de la Chapelle retourne à Goa, retrouve Slow Joe, qui accepte l’invitation. Après des mois de discussions avec l’administration indienne pour redonner une identité officielle à celui qui vivait depuis des décennies sans le moindre papier, ils mettent tous deux le cap vers Rennes.

A son arrivée, Slow Joe découvre The Ginger Accident : Cédric lui a taillé un quatuor sur mesure pour l’accompagner sur scène. Devant des milliers de personnes, la magie opère. Le clochard céleste se révèle être un rockeur insoumis.

C’est le début de la grande aventure Slow Joe & The Ginger Accident, marquée par plus de 300 concerts et deux albums : Sunny Side Up (2011) et Lost for Love (2014).

Le 1er mai 2016, alors que se finalise le mix de son troisième album, Slow Joe est emporté par une rupture d’anévrisme foudroyante, à 73 ans.
Il s’éteint chez lui, à Lyon, où il résidait depuis 2011. Slow Joe avait fait de la place Sathonay, au pied des pentes de la Croix-Rousse, son havre de paix. Les commerçants et les habitants étaient pour lui une nouvelle famille. Ce quartier de Lyon l’avait adopté et accepté comme l’un des siens, lui qui n’avait jamais connu que l’exil social et la marge. Après son décès, la Mairie du 1er arrondissement l’inscrira dans la mémoire collective, et fera dessiner le visage de Slow Joe sur sa façade.

« Let me be gone », le troisième album de Slow Joe & The Ginger Accident sortira donc de façon posthume le 17 février 2017.

Sentant son corps épuisé par une existence chaotique, le poète a chargé de toute son âme chacun de ses mots, pour les faire résonner au-delà des ténèbres qui s’approchaient. En dix chansons, Slow Joe se livre sans détour, un testament, l’ultime envol d’un artiste hors norme.

L’album s’ouvre sur Tambde Roza, un chant traditionnel en Konkani, la langue de Goa. Il parle d’une idylle impossible.

Puis Swing Your Love laisse entrevoir sa philosophie qui fait de l’amour une aventure mystique, métaphysique.
L’amour, encore, dans l’aérien Temple Mosque Church où Slow Joe, sur un ton de prière, le reconnaît comme son unique religion.
Avec My Sway, le poète se fait roublard et décrit une relation miroir entre deux personnes complices et contraires… On pense tout de suite à son amitié avec Cédric de la Chapelle, à leurs destinées croisées au-delà de toute convention.
I Was a Stooge est une incantation à la gloire des marginaux, des égarés, des démunis, dont il se revendique avec force et fierté :

So this is my song for all the losers
Those who have lost all they have loved
Suddenly they find no piece of mind
Just like me. We’re left behind

For I belong to all the above
All those who have lost in love

Candy Sparkles invente une mélopée blues aux sonorités indiennes dans laquelle Slow Joe se dit avoir été gâté par tous ces petits moments de grâce qui égaient une existence, même précaire.
Grandes influences indiennes encore dans Black Moon avec son groove conquérant et sa vision d’un monde proche de l’apocalypse.
God Damn The Pusherman laisse s’échapper la colère de Slow Joe, qui supplie Dieu de maudire les dealers d’héroïne. Il est allé à leur rencontre pour apaiser ses souffrances, mais en échange ils lui ont volé ses plus belles années et ont anéanti tous ses amis.
She Makes Love Like Crazy nous fait vivre son rêve le plus intime, une liaison à la fois tendre et passionnée, amour charnel, amour apothéose, amour symbiose. Le rêve de toute une vie, une vie sans concession, sans compromis, une vie de fierté, une vie épique, une vie de liberté.
L’album se referme sur Silent Waves où Slow Joe demande à la mort de le réduire au silence, doucement, au milieu de la nuit, à l’heure où les gens s’aiment. Le chant du cygne.

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