Description
Dans la légende de la planète rock, on dit que chaque décade a son
groupe phare… Les années 2000 auraient surement eu une autre
saveur sans The Strokes : cinq jeunes new-yorkais bien décidés à
revenir aux bases d’un rock épuré, sans fioritures ni concessions.
Pour la petite histoire, Julian Casablancas et Nikolai Fraiture se sont
connus sur les bancs de l’école en 1984. On commence à bien le savoir,
les grands groupes de rock se connaissent depuis l’enfance. En 1991,
les deux acolytes déjà musiciens entre deux cours rencontrent deux
autres larrons que sont Fabrizio Moretti et Nick Valensi.
La naissance officielle du groupe prendra forme quelques années plus
tard en 1998 avec la venue de celui qui va cimenter le groupe : Albert
Hammond Jr. Le groupe veut un son « garage » dépourvu d’électronique,
basique, avec des guitares saturées, une ligne de basse omniprésente,
et une batterie au rythme carré.
Le son Strokes est né et après 4 années de concerts dans des petites
salles new-yorkaises, le microcosme musical de Big Apple commence
à remarquer le groupe. Avec l’apparence de petits minets de bonne
famille, ils dégagent sur scène une énergie sans concession. Et dans
ces années de tergiversations sur l’avenir du rock, entendre un son
garage aussi brut satisfait les oreilles des puristes.
Le groupe enregistre un premier E.P. en janvier 2001, The Modern Age.
Julian et ses copains signent sur le prestigieux label indépendant
Rough Trade et l’album Is This It sort très rapidement (en août de la
même année), tout simplement parce que les Strokes avaient quelques
années de compositions derrière eux, il ne leur manquait plus qu’un
studio pour enregistrer. La légende Strokes est née avec Is This It (un
classique que nous vous avions envoyé en février 2020).
Deux ans plus tard, Room on Fire, second album tant attendu sort enfin
et les Strokes sont devenus des stars. Nigel Godrich, le Phil Spector
des années 2000 (producteur des albums de Radiohead ou Beck), est
rappelé pour le projet mais c’est sans compter sur l’intransigeance
de Casablancas, qui préfèrera Gordon Raphael, celui qui avait aidé
le groupe à trouver leur identité sonore à leur début. L’album s’inscrit
totalement dans la continuité d’Is This It, comme une suite logique au
premier opus, avec des titres extrêmement efficaces comme « 12.51 »
ou encore « The End Has No End », comme pour dire que la décennie
Strokes ne fait que commencer. 11 titres nerveux, accrocheurs, un
brin boudeur comme la moue de Julian Casablancas, le chanteur à la
nonchalance très étudiée.
Certains diront que ce 2ème album est plus abouti que le précédent,
mais on sait que par la suite le groupe a pris encore bien d’autres
directions, et il se chuchoterait qu’un album est en prévision pour
2023… alors en attendant, on se replonge dans la chaleur garage de
Room On Fire, pour le plus grand plaisir de nos oreilles électrisées.
Marie-Laure Sitbon