Description
Fat Freddy’s Drop est sans aucun doute un des plus fidèles représentants de la musique néo-zélandaise, encensé par de nombreux aficionados sensibles à l’univers du groupe à travers le monde. Et cela fait plus de vingt ans que ça dure !
C’est en effet en 1999 que son fondateur Chris “Mu” Faiumu aka DJ Fitchie, percussionniste et bassiste qui officiait déjà dans de nombreux groupes à Wellington, décide de s’associer avec deux amis, le trompettiste Toby Laing et le vocaliste Dallas Tamaira, pour faire des jam sessions dans les clubs et festivals de la ville. Le nom Fat Freddy’s Drop s’impose naturellement en référence aux pilules de LSD, très répandues à l’époque, sur lesquelles on trouvait la représentation de Fat Freddy’s Cat, personnage de BD créé par Gilbert Shelton dans le comics The Fabulous Fury Freak Brothers. Peu de temps après, le combo s’enrichit de quatre autres membres qui finalisent la composition du collectif : Warren Maxwell au sax ténor et alto, Tehimana à la guitare, Lain Gordon aux claviers et Joe Lindsay au trombone.
C’est en live que le groupe trouve son rythme de croisière et commence à se faire connaître dans le pays comme le montre le témoignage de leur premier opus live, sorti en 2001 : Live At The Matterhon. Puis, trois singles suivent : « Hope », « Running » et surtout « Midnight Marauders » en 2002 qui est distribué en Europe sur le label Sonar Kollektiv et intégré en France dans la playlist de Radio Nova. Fort de cette première reconnaissance internationale, le septet s’attelle à la création de son premier album studio, Based On A True Story, qui arrivera enfin dans les bacs en 2005 et sera suivi d’une tournée européenne et mondiale. Ce premier album salué par la critique et par un public qui apprécie l’éclectisme de celui-ci lance véritablement leur carrière. Il faut dire que tout est passé à la moulinette dans leurs compositions : soul, dub, reggae, funk, musiques électroniques… Inutile de vous encombrer d’étiquettes lorsque vous les écoutez.
Au cours des 15 années suivantes, Fat Freddy’s Drop va sortir quatre albums studios et deux lives, changer en partie de line-up mais démontrer que la formule gagnante des débuts ne s’est pas émoussée avec le temps. Le dernier album en date que vous avez entre les mains, Wairunga, ne fait pas exception. Le nom de ce dernier vient d’une localité située au sud de la Nouvelle Zélande, au milieu d’un parc naturel. Il signifie en Maori : “ruisseau qui descend des montagnes”. C’est dans cet espace exceptionnel et en extérieur qu’il a été enregistré dans les conditions du live en proposant cinq nouvelles compositions et deux reprises de leur répertoire, (« Wairunga Blues » extrait à l’origine de Bays sorti en 2015 et « Bones » du LP Blackbird édité en 2013).
Le morceau d’introduction « Coffee Black », étiré et mélancolique, propose à l’auditeur, de s’immerger doucement dans cette expérience tel un réveil au monde, comme le café que l’on prend en se réveillant, perdu dans nos pensées. La voix de Dallas est toujours aussi envoutante et tel un écrin de volupté, est magnifiée par les cuivres légers et les sonorités électroniques énigmatiques de l’ensemble. Il n’y a pas de doute, on est bien chez Fat Freddy’s Drop ! Parfois, les sonorités se font plus soul ou plus funky comme sur le connu « Bones » du coup, qui n’est pas sans rappeler un certain Bill Withers. Sur « Bush Telegraph » au contraire, c’est le versant reggae-dub qui est mis en avant, une marque de fabrique que le combo maîtrise à merveille. Mais c’est sûrement sur les hypnotiques « Shady » et « Dig Deep » que l’essence même du groupe prend toute son ampleur alors que tous les instruments semblent être au service de cette transe qui prend une dimension autant émotionnelle que spirituelle.
Nul doute que Wairunga saura vous embarquer dans son atmosphère particulière et vous donnera envie de découvrir l’ensemble de la discographie du groupe, si vous les écoutez pour la première fois !
Arnaud Brailly
L’ANECDOTE
L’enregistrement de cet album, et donc du live qui va avec, a été intégralement filmé et est disponible aujourd’hui en totalité sur YouTube. Il a été présenté en avant-première à Auckland avec énormément d’enthousiasme juste avant sa sortie officielle et montre le lien fort que le groupe entretient avec son pays natal et ses grands espaces, sources de régénération et de créativité. On y retrouve d’ailleurs en introduction des images de la plage de Waimarama au lever du soleil avec ses vagues ondulantes ainsi que des plans sur les collines pastorales du domaine.
Un voyage auditif et visuel donc !