Coney Island Baby

LOU REED

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6 minutes, 37 secondes. Le temps d’un morceau mythique qui clos un album qui l’est tout autant. Coney Island Baby est le 6ème opus solo de Lou Reed et également le dernier titre de l’album que l’artiste nous offre dans une langueur épurée et sensuelle comme s’il ne voulait pas nous dire au revoir. Ce vieux Lou nous a quitté il y a maintenant 6 ans, et Coney Island Baby reste non seulement l’un de ses plus beaux morceaux, mais également un de ses plus élégants albums, au point que ses fans tout comme les critiques l’ont surnommé « l’album de la renaissance »… Il faut dire que Coney Island Baby arrive dans un contexte un peu compliqué pour ce rocker sans concessions. Nous sommes au beau milieu des années 70… Lou Reed, passé à peu près par toutes les addictions, toutes les épreuves et toutes les expériences, semble en bout de course. L’année précédente, il avait livré un très déroutant opus : Metal Machine Music . L’album était apparu comme un pied de nez auprès de sa maison de disques RCA avec qui les relations étaient pour le moins complexes. Un album expérimental noise indus qui avait déconcerté ses fans les plus fidèles, et dont Lou Reed dira quelques années plus tard : « ceux qui ont acheté cet album sont encore plus tarés que moi ». Un suicide commercial pour un musicien aux frontières de la folie… Son salut viendra d’un certain Ken Glancy. En 1975, il est le président du label RCA, qui héberge toujours Lou Reed malgré ses frasques. C’est un businessman aguerri, certes, mais surtout un “homme d’honneur“ comme le dira plus tard Reed, pourtant pas abonné aux compliments. Le président lui propose un deal : il lui offre un toit au Gramercy Park Hotel et lui finance intégralement l’enregistrement d’un nouvel album si Reed promet de ne pas faire un Metal Music Machine bis. Plus que les impôts, plus que la mort, plus que le manque de drogue, plus que de devenir fou, voilà que le monde de Lou Reed est soudain plein d’une toute nouvelle angoisse : trahir un homme qui lui a accordé sa confiance.

Lou Reed, au pied du mur, comprend que cette fois-ci, on ne lui pardonnera plus ses excès, pas plus que sa créativité débordante, vénéneuse et avant-gardiste qui a pourtant influencé des pans entiers de la musique contemporaine. Place alors à la sobriété : le musicien veut reconquérir son public, celui de Transformer ou de Berlin qui l’avait posté en rock star mondiale. La pochette parle d’elle-même : visage à moitié caché sous un chapeau melon, comme pour s’excuser d’être allé un peu trop loin dans les expérimentations en tout genre, un smoking moulé à la peau pour montrer son élégance et sa sensibilité mise à nue. D’emblée, « Crazy Feeling » accroche par sa facilité d’écoute, ce qui n’est pas une habitude chez un musicien aussi exigeant et aussi audacieux que celui qui a créé le Velvet Underground quelques années plus tôt. C’est aussi dans la simplicité d’un riff aux couleurs country que l’artiste donne le ton de l’album : du son épuré, des guitares, du rock simple, et la voix suave et posée du maestro. Pour ceux qui n’ont jamais eu cet album entre les mains, il apparait de prime abord comme moins détonnant ou moins ambitieux que le duo Transformer/ Berlin, parce que les premiers morceaux semblent assez simples, mais à partir de « Kicks », titre de 6 minutes tout en progression, on comprend où ce new-yorkais de naissance veut nous embarquer : dans les tréfonds de sa ville, celle qui l’a vu naître, grandir, aimer et mourir plusieurs fois. Et « Coney Island Baby » en dernier morceau, où le narrateur raconte combien il aurait souhaité jouer au football au lycée et être un homme comme les autres… La voix “parlée-chantée“ du rocker fatigué conjuguée aux guitares langoureuses nous embarque dans cette ballade addictive, ce drame intérieur de la normalité qui ronge tous les artistes, pour en sortir le meilleur. Le morceau traversera les époques, servira parfois de bande son au cinéma… Et la couleur douce amère de cet album tout en douceur en fera un des disques majeurs de l’artiste. 43 ans après sa sortie, il reste d’une intemporalité rare.

Marie-Laure Sitbon

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