Ethio Jazz

MULATU ASTAKE

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Description

Mulatu Astakte est à l’éthio jazz ce que Fela Kuti est à l’afro-beat, l’inventeur d’une esthétique où se croisent les influences occidentales et africaines, à une époque où la fusion des genres est en pleine ébullition et expérimentation.

Né en 1943 à Jimma en Ethiopie, le jeune Mulatu arrive alors qu’il est adolescent au Royaume Uni (au nord du Pays de Galles plus exactement) où il poursuit des études en sciences aéronautiques. Mais passionné par la musique, l’un de ses professeurs, l’encourage à essayer différents instruments et à perfectionner son jeu de musicien. Après le lycée il part à Londres où il va rapidement intégrer la scène jazz londonienne et côtoyer quelques pointures du milieu comme Ronnie Scott, Tubby Hayes ou Franck Holder. Il est aussi fort intrigué par le métissage des genres qui cohabite dans la capitale anglaise où des musiciens venus du Ghana, du Nigeria, de Trinidad… (tous membres du Commonwealth) reçoivent un écho favorable des auditeurs européens face à leurs créations. Mulatu se dit alors qu’il pourrait en être de même avec la musique éthiopienne restée trop longtemps confinée dans un pays fermé sur l’extérieur.

Fort de cette première expérience il décide de partir aux USA à la fin des 50’s, du côté de Boston où il intègre le célèbre Berklee Collège, une référence dans le monde de l’enseignement musical du jazz et devient par la même occasion le premier étudiant africain à y entrer ainsi qu’à obtenir son doctorat ! Il y apprend l’aspect technique du jazz, se spécialise dans le vibraphone qui devient son instrument de prédilection.

Mais c’est en arrivant à New York que son projet va prendre forme. Il crée un groupe intitulé The Ethiopian Quintet, groupe métissé composé de musiciens afro-américains et portoricains, et enregistre deux volumes d’un projet intitulé “The Afro Latin Soul” en 1966. “Afro latin soul” fusionne les douze notes du jazz occidental avec les cinq notes éthiopiennes ( appelé modes ou système modal) le tout enrobé par des influences latines. Les bases du futur ethio jazz sont posées !
Mais c’est l’album suivant “Mulatu Ethiopia” sorti sur le label américain Worthy Records qui va lancer la réputation du père de l’ethio jazz en 1972, en explorant encore plus les influences musicales traditionnelles des tribus locales et la musique liturgique éthiopienne.

Peu après, Mulatu retourne à Addis-Abeba. A cette époque la capitale éthiopienne devient un haut lieu de créativité, où la musique éthiopienne traditionnelle côtoie aisément la pop, la soul, le funk, le jazz dans une esthétique hybride et hautement stimulante. Avec ses groupes All Stars et Ethio Stars la musique de Mulatu va devenir très populaire dans son pays natal.

C’est dans ce contexte que va sortir en 1974 le bien nommé “Ethio Jazz”, album de la consécration, édité à l’époque exclusivement sur le label éthiopien Amha Records. Il est enregistré avec Fekade Amde Maskal, saxophoniste et flutiste du Soul Ekos Band, également présent sur des enregistrements de l’autre star éthiopienne : Mahmoud Ahmeds.
C’est donc tout l’esprit de cette âge d’or que l’on retrouve sur ce disque.
Porté par le titre “Yekemo Sew” et ses cuivres “ethiopisants “un des morceaux les plus connus de monsieur Astakte, on est du début à la fin porté par l’envoûtement que provoque en nous cet opus. De la flûte légère de Fekade sur “Ene Alanchi Alnorem” ou “Asmarina” en passant par les ambiances très free jazz de Dewol, ou le plus afro “Yèkatit”, tout cet album invite au voyage, à l’évasion et à l’exotisme avec subtilité.
En pleine ascension, il ne pourra malheureusement pas donner suite à son oeuvre à cause du changement de pouvoir en Ethiopie. En effet l’arrivée du marxiste Mengistu Haile-Mariam et de sa junte militaire entraîna la censure de la musique et de la culture occidentale, et donc de l’ethio jazz considéré comme trop influencé par l’Ouest. De nombreux musiciens quittèrent le pays ou furent obligés d’arrêter la création. Mulatue Astakte arriva à tirer son épingle du jeu en intégrant l’International Jazz Federation et en voyageant à travers le monde. Mais le mal était fait et toute une génération oublia ce son si singulier.

Le renouveau vint en 1997, d’un producteur français Francis Falceto (cocorico) qui en véritable passionné de musiques ethiopiennes décida de sortir une série de volumes (On en compte aujourd’hui 28 !), intitulé Les Ethiopiques. Le volume 4 était consacré à Mulatu Astakte.
Mais le vrai coup de pouce viendra du succès en 2004 aux Etats Unis, du film de Jim Jarmusch, “Broken Flowers” dont le personnage secondaire, éthiopien, est passionné d’ethio jazz, bande son idéale pour illustrer certaines scènes du long métrage notamment avec les célèbres “Yegelle Tezeta” et “Yekemo sew”.

Fort de cette nouvelle reconnaissance internationale, Mulatu multiplie les projets discographiques et et les tournées à partir de cette période (notamment avec The Heliocentrics en 2009 sur l’album “Inspiration Information chez Strut) et devient indubitablement la figure tutélaire de l’ethio jazz à travers le monde.
C’est une partie de son histoire que vous aurez entre les mains et les oreilles, avec le LP “Ethio jazz”. Alors posez le diamant sur le vinyle et laissez vous bercer, par cette musique venue de la Corne de l’Afrique, et pourtant si proche. Dépaysement total assuré !

Arnaud Brailly

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